La pisciculture durable : un levier économique pour les zones rurales du Togo

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Stéphane W

Dans de nombreuses communautés rurales, la diversification des sources de revenus est une nécessité. L’agriculture seule ne suffit plus face aux aléas climatiques, à l’épuisement des sols et à la croissance démographique. Une solution simple, rentable et durable émerge : la micro-pisciculture.
Au Togo et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, des fermiers innovants transforment déjà de petits espaces en étangs productifs, créant des emplois et renforçant la sécurité alimentaire.

🐟 Pourquoi la pisciculture ?

La pisciculture offre plusieurs avantages :

  • Cycle rapide : certaines espèces atteignent leur poids de vente en 4 à 6 mois.

  • Demande élevée : le poisson est une source majeure de protéines au Togo.

  • Faible besoin en terres : parfait pour les petites parcelles.

  • Complémentarité : possibilité de combiner avec l’agriculture (aquaponie, irrigation avec eau enrichie).

Étape 1 : Bien choisir son espèce

Pour un démarrage simple et sûr :

  • Tilapia : croissance rapide, très apprécié des consommateurs.

  • Clarias (poisson-chat) : robuste, tolérant les faibles niveaux d’oxygène.

Ces espèces sont faciles à élever et demandent peu de soins spécialisés.

Étape 2 : Aménager un espace adapté

Deux options principales :

  • Étang creusé : idéal si le sol est argileux.

  • Bacs en béton ou bâches plastiques : pour les petites surfaces ou les budgets modestes.

Même un étang de 100 m² peut accueillir 300 à 500 poissons, offrant un bon potentiel de rentabilité.

Étape 3 : L’alimentation, clé de la réussite

L’alimentation représente le principal coût et la principale opportunité :

  • Compléments locaux : son de riz, maïs moulu, résidus de cuisine.

  • Alimentation naturelle : plantes aquatiques, feuilles de manioc séchées.

  • Pour maximiser la croissance, un équilibre nutritionnel est nécessaire.

Étape 4 : Formation et suivi rigoureux

Avant de se lancer :

  • Se former : suivre un stage auprès d’un centre de pisciculture ou d’un projet communautaire.

  • Planifier : maîtriser la qualité de l’eau, le contrôle des maladies et le calendrier de vente.

Un éleveur formé réduit les risques de pertes et optimise ses rendements.

Étape 5 : Rentabilité et diversification

Un cycle de pisciculture bien géré peut dégager des marges intéressantes :

  • Revenus directs : vente de poissons.

  • Revenus secondaires : vente d’alevins ou d’eau enrichie pour l’irrigation.

  • Diversification : possibilité d’associer la pisciculture à l’agriculture (aquaponie).

Un petit étang peut générer entre 200 000 et 500 000 FCFA par cycle, selon la taille et le marché local.

La dimension écologique et sociale

La micro-pisciculture bien conçue respecte :

  • L’environnement : peu ou pas de produits chimiques.

  • Les cycles naturels : valorisation des déchets organiques.

  • Le tissu social : création d’emplois locaux, renforcement des circuits courts.

Elle peut aussi devenir un outil pédagogique pour sensibiliser les jeunes aux métiers verts et à l’entrepreneuriat rural.

Conclusion : Une voie vers l’autonomie rurale

La pisciculture n’est pas qu’une activité commerciale. C’est un moyen :

  • De renforcer l’autonomie alimentaire des villages.

  • De créer des opportunités économiques là où il y en avait peu.

  • D’améliorer la nutrition des familles.

Avec peu d’investissement, beaucoup d’apprentissage et une bonne dose de passion, chaque étang peut devenir un moteur de développement durable.

Et si vous faisiez le premier plongeon vers la pisciculture ?

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