Le Partage des Surplus à la Ferme Aménopé : Une Générosité Étendue à Tout l’Écosystème

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Stéphane W

À la Ferme Aménopé, le partage n’est pas seulement un principe humain ou social, c’est un acte écologique profond qui s’inscrit dans une philosophie de respect du vivant sous toutes ses formes. Dans l’esprit de la permaculture, le partage des surplus ne concerne pas uniquement les êtres humains, mais aussi tous les habitants non-humains de l’écosystème, des insectes pollinisateurs aux oiseaux nicheurs.

Une philosophie enracinée dans la permaculture

Selon les principes fondateurs de la permaculture, tels que formulés par Bill Mollison, le troisième pilier éthique est clair : redistribuer les surplus. Cela inclut l’abondance de fruits, de graines, ou de biomasse qui peut nourrir la faune locale, enrichir le sol ou favoriser la régénération naturelle des systèmes vivants.

À la Ferme Aménopé, cela se traduit concrètement par des actions simples et efficaces :

  • Laisser volontairement des fruits mûrs sur les arbres ou les plantes pour nourrir les oiseaux.

  • Ne pas récolter à l’extrême pour permettre aux insectes, notamment les abeilles et les papillons, de profiter des fleurs tardives.

  • Maintenir des zones non cultivées, des haies et des arbres pour servir d’abris aux espèces sauvages.

  • Installer des hôtels à insectes, des nichoirs et des points d’eau, favorisant une biodiversité fonctionnelle et résiliente.


Le jardin comme sanctuaire partagé

Les surplus ne sont pas considérés comme des déchets ou des pertes, mais comme une richesse redistribuée dans un cycle naturel de dons. Les insectes décomposeurs comme les cloportes, les vers et les champignons jouent un rôle crucial dans la transformation de ces restes organiques en humus, fertilisant ainsi la terre sans effort humain.

Les oiseaux, quant à eux, sont des alliés du jardin : en se nourrissant des surplus ou des insectes, ils contribuent à un équilibre naturel. Des espèces comme les mésanges, les rouges-gorges ou encore les chouettes trouvent à la ferme un espace d’accueil et de régénération, favorisé par une conception respectueuse et holistique des aménagements.

Une leçon d’humilité et de cohabitation

« S’aligner avec le vivant », comme le mentionnent les statuts de l’association Aménopé, c’est reconnaître que la terre ne nous appartient pas, mais que nous en faisons partie. Chaque surplus laissé à la nature est un geste de gratitude et de conscience écologique.

À l’heure de la surexploitation agricole, la Ferme Aménopé propose une vision alternative : un modèle où l’abondance est partagée, où l’on cultive avec et pour le vivant.