đŸ‘©đŸŸâ€đŸŒŸ Le rĂŽle des femmes dans la permaculture au Togo : gardiennes de la vie

BIODIVERSITÉAUTONOMIESEMENCESFEMMES

Stéphane Walger

En Afrique de l’Ouest et au Togo, les femmes sont souvent les premiùres agricultrices invisibles : elles cultivent les jardins, s’occupent des volailles, transforment les produits, nourrissent les familles. Dans la logique de la permaculture tropicale, leur rîle n’est pas accessoire : il est central.

À la Ferme AmĂ©nopĂ©, nous voyons chaque jour que ce sont elles qui transmettent les savoirs, qui gardent vivante la diversitĂ© des semences, et qui garantissent l’autonomie alimentaire de leurs foyers.

đŸŒ± Transmission des savoirs : une mĂ©moire vivante

Dans les villages du Togo, ce sont les femmes qui connaissent les secrets des plantes alimentaires et médicinales.

  • Elles savent quand semer et comment associer les cultures (maĂŻs + niĂ©bĂ© + manioc).

  • Elles transmettent aux enfants l’usage des feuilles, racines et fruits non seulement pour se nourrir mais aussi pour se soigner.

  • Elles perpĂ©tuent la pratique des cĂ©rĂ©monies agricoles et des proverbes qui relient les gestes Ă  la saison et au cosmos.

👉 Comme le rappelle Vandana Shiva : « Les femmes ne sont pas seulement productrices de nourriture, elles sont productrices de savoirs et de cultures. »

📝 Astuce AmĂ©nopĂ© : lors de nos formations, nous invitons toujours les femmes du village Ă  partager leurs pratiques (conservation du maĂŻs dans des silos traditionnels, utilisation du neem pour protĂ©ger les poules).

Gestion de la biodiversitĂ© domestique : les gardiennes du jardin-forĂȘt

La permaculture tropicale insiste sur la diversitĂ© comme clef de rĂ©silience. Et qui entretient cette diversitĂ© Ă  l’échelle familiale ? Les femmes.

  • Elles gĂšrent les jardins de case (petits jardins potagers autour des habitations), oĂč poussent lĂ©gumes-feuilles, condiments, plantes mĂ©dicinales.

  • Elles sĂ©lectionnent les semences locales (piments rĂ©sistants, tomates adaptĂ©es Ă  la chaleur).

  • Elles Ă©lĂšvent poules, canards, chĂšvres, souvent en complĂ©ment des cultures.

  • Elles savent identifier les plantes spontanĂ©es utiles (feuilles de morelle noire, amarante sauvage, pourpier).

👉 Ces jardins de case sont de vĂ©ritables banques de biodiversitĂ©. Dans chaque cour, une forĂȘt miniature de papayers, bananiers, moringa, ignames et plantes aromatiques
 un modĂšle parfait de jardin-forĂȘt permacole.

📝 Astuce AmĂ©nopĂ© : nous nous inspirons de ces jardins fĂ©minins pour nos zones 1 (proches de la maison), en intĂ©grant mĂ©dicinales, aromatiques et volailles.

Autonomie alimentaire : la force tranquille

Dans un contexte oĂč l’Afrique importe encore une partie de son riz et de son blĂ©, les femmes jouent un rĂŽle dĂ©cisif pour l’autonomie alimentaire.

  • Elles transforment les produits (farine de manioc, gari, akassa, jus de bissap).

  • Elles assurent la sĂ©curitĂ© alimentaire quotidienne : repas Ă©quilibrĂ©s avec peu de moyens.

  • Elles organisent des groupements fĂ©minins pour mutualiser le travail, vendre les surplus, Ă©pargner ensemble.

👉 En permaculture, cette autonomie est la clef : produire localement, transformer intelligemment, consommer avec sobriĂ©tĂ©.

Le futur de la permaculture tropicale est féminin

Bill Mollison disait : « Ceux qui contrÎlent les semences contrÎlent la vie. » En Afrique, ce sont les femmes qui gardent les semences locales et protÚgent la diversité alimentaire.
Dans un monde menacé par la standardisation agricole, leur rÎle est vital.

La permaculture tropicale n’est pas qu’une technique : c’est une rĂ©volution culturelle qui valorise les savoirs fĂ©minins, la coopĂ©ration, la diversitĂ© et le soin.

Conclusion

À la Ferme AmĂ©nopĂ©, nous savons que les femmes sont les gardiennes invisibles de la fertilitĂ©.

  • Elles transmettent les savoirs,

  • Elles protĂšgent la biodiversitĂ©,

  • Elles assurent l’autonomie alimentaire.

En valorisant leur rĂŽle, nous valorisons la vie elle-mĂȘme.

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